Nouvelles de nos ateliers

Après plus de deux mois de crise liée au COVID-19, nos ateliers partenaires AGAPE et APROHADE ont rouvert leurs portes. Nous sommes régulièrement en contact avec nos artisans qui démontrent un réel besoin de travailler afin de pouvoir se remettre sur pied le plus rapidement possible. Voici une mise à jour de la situation à Goma et à Kigali, où se trouvent nos ateliers :

Au Congo, Kinshasa reste le centre de l’épidémie avec plus de 95% des cas confirmés. Les autres provinces les plus touchées sont : Ituri, Haut Katanga, Kwilu, le Sud Kivu et le Nord Kivu, dont la ville de Goma où se trouvent nos ateliers.

L’une des principales préoccupations lorsqu’une grande pandémie frappe le Congo est le manque de sources d’information fiables. C’est pourquoi, de nombreux outils ont été mis en place pour répondre aux besoins et aux questions de la population en matière de santé:

– L’envoi de messages clés sur “comment prévenir le COVID-19”.

– Une ligne téléphonique d’assistance COVID-19, qui reçoit désormais un nombre important d’appels

– Un partenariat TV & RADIO qui diffuse des informations à distance

Joseph, Manager d’Agapé, notre atelier à Goma – RDC

“On nous dit que le Nord-Kivu est la troisième province la plus touchée du pays. Comme Goma fait partie de cette province, notre ville a été isolée pendant de nombreuses semaines. Le port d’un masque est obligatoire dans les lieux publics. Avec d’autres ateliers, nous avons contribué à la production de 20 000 masques qui ont été envoyés dans tout le pays.

En ce qui concerne l’atelier, la plupart des femmes ont été au chômage pendant la période de fermeture. Nous sommes en train de réorganiser notre façon de procéder. L’équipe de couturières reste dans l’atelier, tandis que les brodeuses viennent chercher les matériaux et les explications et rentrent ensuite chez elles pour travailler. Pour la plupart d’entre elles, cette situation leur convient car elles doivent s’occuper de leurs enfants dont les écoles sont encore fermées”.

En revanche, au Rwanda, des mesures plus strictes ont été mises en place dès le début de l’épidémie. Le confinement précoce a permis de maîtriser le virus et de ne pas le laisser se déplacer dans d’autres régions hors de la capitale. Cela explique la différence énorme au niveau de l’impact de l’épidémie sur le pays. Aujourd’hui, il n’y a quelques cas confirmés, mais toujours pas de décès. Grâce à une surveillance accrue, il n’y a pas de transmission communautaire du virus dans le pays. Les déplacements inutiles sont interdits, sauf pour les services essentiels. Les écoles, les universités et les lieux de culte ont été fermés.

Agnès, fondatrice d’Aprohade, notre atelier à Kigali – Rwanda

“Il y a quelques semaines, le gouvernement a déclaré que nous pourrions recommencer à travailler. Cependant, ils disent que les visites inutiles ne sont toujours pas autorisées et la circulation est très limitée car il n’y a pas assez de moyens de transport pour faire voyager tous ceux qui en ont besoin. Selon les dernières nouvelles, la vie devrait bientôt revenir à la normale.

En attendant, nous avons rouvert l’atelier depuis le 5 mai. La majorité des femmes brodeuses s’y rendent pour obtenir le matériel et les explications dont elles ont besoin pour pouvoir travailler de chez elles. Quelques femmes qui vivent en ville viennent à l’atelier. En ce qui concerne ces femmes, elles s’organisent afin de respecter les instructions sanitaires. Elles portent un masque et gardent une distance d’un mètre entre chaque ouvrière”.

La conclusion est évidente. Aider ces femmes à reprendre le fil de leur vie est d’autant plus vital aujourd’hui que la pandémie et le confinement ont accru la précarité de leur situation. Notre priorité actuelle est d’augmenter les commandes pour leur donner du travail. C’est la seule façon de leur rendre leur courage, leur confiance et leur dignité.